Nous tenons à préserver les us et coutumes de nos ancêtres. Souvent archaïques, nous suivons cette tradition religieuse et vieille comme le monde qui dit qu'une famille doit être composée d'un homme et d'une femme, qu'il faut rester fidèle à sa moitié toute sa vie, avec ou sans amour, et qu'il faut trouver le meilleur parti pour ses enfants. Notre désir de nous fondre dans la masse ne laisse que peu de place à la passion, toutefois c'est aussi ce qui fait de nous une famille forte et stable.

Chez nous, la distinction parents/enfants n'existe presque pas. La société dit que nous formons une famille, mais on a plutôt tendance à être une bande d'amis qui essayant d'éviter tous les conflits en jouant et en rigolant. Les parents passent des heures devant les jeux vidéos, les enfants sortent le soir, notre famille ne respecte pas les codes de la société. C'est amusant en apparence, on peut assimiler ça à la liberté. Sauf qu'une fois grand, on se rend compte qu'on aurait aimé avoir de vrais parents.

Notre famille a été brisée, nos parents ont divorcés, se sont remariés. Que ce soit à l'amiable ou dans les larmes, notre vie a été chamboulée et nous en avons parfois payé le prix fort. Familles recomposées, nous devons apprendre à aimer une autre mère, un autre père, d'autres frères et soeurs. Et dieu seul sait à quel point nous avons envie d'écraser la tête de cette petite blondinette dans son assiette de coquillettes.

Nous cassons les règles, brisons les moeurs, faisons parler de nous. Parce que nous voulons que les mentalités changent, que la société avance. Familles monoparentales, parents homosexuels, ou désirant avoir des enfants sur le tard, nous assumons - ou non - notre différence. C'est ainsi que nous sommes heureux, même si on nous critique et nous montre du doigt, même si on alimente les ragots du voisinage.