SON HISTOIRE EN BREF

Avez vous déjà vécu ce genre de moment où tout semble s'écrouler autour de vous? Le temps s'arrête et vous avez l'impression de flotter dans l’irréel. Vous espérez, vous priez pour que quelqu'un, n'importe qui vous dise que tout cela n'est qu'une mauvaise blague. Vous fermez très fort les yeux vous répétant que tout ceci n'est qu'un cauchemar et en rouvrant les yeux vous réalisez que ce n'est pas le cas...
Je m’appelle Arya Heartfield et mon monde s'est effondré.
 

Posant le dernier carton dans l'appartement qui allait être maintenant le mien je regardais autour de moi. Autant commencer à ranger tout de suite. Je baissais les yeux sur le paquet à mes pieds. Le mot "chambre" y été écrit en grand. Prenant mon courage à deux mains j'emmena le carton de ma chambre, le posa sur le lit avant de l'ouvrir et de ranger les vêtement qui s'y trouvaient. J'en étais presque venue à bout quand je trouvai un album photo. C'était un vieux album à la couverture écornée mais j'y tenais énormément. Je l'avais commencé toute petite et y avais mis tous mes souvenirs, toute ma vie. Je m'assis en tailleur au milieu de mon lit et commença à le feuilleter. La première photo était un cliché de famille, mes parents, mes sœurs et moi. Ma mère Elena, jeune et talentueuse journaliste, rencontra  lors d'un reportage un beau et charmant médecin du nom de Thomas Heartfield. Ils eurent un véritable coup de foudre l'un pour l'autre et ils ne se quittèrent plus. Après plusieurs mois de pur bonheur ils franchirent le pas et se marièrent. De leur merveilleuse histoire d'amour naquit une première petite fille aux yeux émeraudes, ma sœur aînée Lyra. Ils étaient alors comblés de bonheur, une petite famille tout ce qu'il y a de plus aimante et soudée. Puis je suis arrivée. Contrairement à ma sœur je n'avais pas été vraiment désirée, une surprise ou un accident selon le point de vue de chacun. Très sincèrement je n'aie jamais eu à me plaindre de quoique ce soit. Je n'ai jamais manqué de rien, j'ai eu une bonne éducation et des parents présents mais j'ai toujours eu la désagréable sensation d'être de trop, de ne jamais faire assez bien. Lyra était belle, intelligente, brillante, talentueuse, déléguée de classe, capitaine des cheerleaders et aimée de tous. Et moi je n'étais que la petite sœur de la fille la plus populaire du collège, puis du lycée. Je vivais simplement dans son ombre même pour mes parents. J'ai grandi avec les mots :" Arya pourquoi tu ne fais pas comme ta sœur? Arya regarde ta sœur est encore première de sa classe! On est si fière d'elle! Arya tu devrais prendre exemple sur ta sœur. Pourquoi tu n'es pas comme ta sœur? Qu'est ce que cela fait d'être la sœur de Lyra? Tu crois que j'ai une chance qu'elle accepte de venir au bal avec moi?" Quatre ans après ma naissance mes parents accueillir deux autres petite filles qui nommèrent Mila et Diva.



Je feuilletais doucement les pages de l'album et m'arrêtais sur une photo de moi lors d'un spectacle de danse. Depuis toute petite j'étais passionnée par la danse. Elle me permettait d'exprimer tous ces sentiments que j'enfouissais en moi et que je ne parvenais pas à exprimer avec des mots. Lorsque je dansais il n'y avait plus de Lyra ou de parents exigeants, uniquement moi et la musique. J'oubliais tout ce qu'il y avait autour, j'étais moi tout simplement. J'avais du talent c'était certain et je ne voulais rien faire d'autre. Lorsque j'ai dit à mes parents que je voulais faire de la danse mon métier ils m'ont juste rit au nez. "Tu n'es pas sérieuse là Arya? La danse c'est un loisir pas un métier, ce n'est pas avec ça que tu gagneras ta vie. Non tu feras des études sérieuses qui te permettront d'avoir un emploi stable et confortable, dans la médecine comme ton père ou journalisme comme ta mère et ta sœur. La discussion est close" Mes rêves de carrières venaient d'éclater comme une bulle de savon. J'ai continué mes études et j'ai choisi par défaut d'être infirmière. J'aimais mon travail, soigner et être proche des personnes en souffrance, je me sentais utile mais j'avais toujours ce gout amer d'avoir renoncé à mon rêve sans me battre pour lui. Je n'aie jamais cessé de danser, je ne pouvais pas, c'était une partie de moi. Je profitais de chaque occasion pour sortir danser avec mes amies ou en soirée.


D'ailleurs en tournant quelques pages je suis tombée sur une photo d'une fête que je n'oublierai jamais. Non parce que l'ambiance avait été incroyable mais parce que c'était la première fois que je le voyais. J'étais en train de discuter avec une amie un verre à la main lorsque quelqu'un me bouscula. Je marmonna quelque chose en levant les yeux et le sourire gêné que je vit me coupe net. Un homme se tenait devant moi. Il était grand, il avait les cheveux noirs, de magnifiques yeux qui me firent fondre et un sourire qui me fit totalement craquer. Il s'excusa mais je ne savais déjà plus bien pourquoi. Nous avons passé le reste de la soirée ensemble et nous nous sommes revu le lendemain, puis le jour d'après. Je me sentais tellement bien avec lui et être à ses côtés était pour moi une évidence. J'aimais ses yeux, sa voix, son odeur, ses bras autour de moi, la façon qu'il avait de froncer les sourcils lorsqu'il réfléchissait, le sourire moqueur qu'il avait parfois aux lèvres. Oui j'étais totalement et follement amoureuse de lui. Nous avons vécu une idylle pleine de tendresse, un amour fusionnel pendant plusieurs moi. J'avais l'impression d'être sur un petite nuage et je me voyais déjà faire ma vie avec lui. Je nous revois encore nous réveiller l'un contre l'autre. Il passait la main dans mes cheveux et m'embrassait dans le cou en murmurante doucement "Je t'aime". J'étais pleinement heureuse et je pensais que rien ne pourrait nous séparer. Mais je me trompais.    


Un jour j'étais impatiente de le retrouver mais il fallait que j’assiste à un diner de famille pendant lequel ma sœur Lyra devait nous présenter son nouveau fiancé dont elle était enceinte. Lorsqu'ils franchirent la porte du restaurant je n'ai pas cru ce que je voyais. L'homme que j'aimais était aussi le fiancé de ma sœur. J'ai trouvé le premier prétexte que j'ai trouvé pour me réfugier dans les cabinet. Il me suivit discrètement peu de temps après. "Arya je..." "Va-t-en! Laisse moi, je ne veux pas te voir! Tu t'aie bien fichu de nous!" "C'est faux je n'ai jamais voulu vous faire du mal à toi ou à Lyra. On était déjà fiancé quand je t'ai rencontré. Je ne pouvais pas savoir que tu étais sa sœur et je n'ai pas pu empêcher ce qu'il s'est passé entre nous. C'était plus fort que moi, je t'aime et je ne pouvais rien faire contre ça. Puis elle est tombée enceinte. Je... je vais quitter Lyra et j'assumerai quand même cet enfant. C'est avec toi que je veux être." "Tais-toi je t'en prie tais-toi! Tu te rends compte que Lyra est ma sœur? Qu'elle est enceinte de toi? C'est fini entre nous, c'est impossible de faire autrement. Ce n'était qu'une erreur et personne ne doit savoir ce qu'il s'est passé. C'est fini!"


Ma famille n'a jamais rien su de notre histoire. Quand à moi je ne l'avais plus revu depuis, l'évitant soigneusement. Je n'avais plus répondu à ses appels et j'ai fini par déménager. Je ne pouvais plus rester dans un appartement où on avait vécu tant de choses. Soupirant je refermai l'album. J'avais tant de mal à me remettre de cette histoire. Je ne m'en remettrais jamais totalement. La seule chose qui est sûr à présent était que j'étais totalement seule avec le poids de ce secret sur les épaules.